
Discours sur l’abolition de l’esclavage
Discours prononcé le 10 mai 2022
En ce 10 Mai, la France commémore la journée nationale des mémoires de la traite de l’esclavage et de leurs abolitions. Cette journée existe pour que jamais nous n’oublions ces pages de notre histoire.
Ils étaient des millions à avoir été enchaînés, déportés, asservis, battus. Ils ont été humiliés, les femmes violées et tant pour ce qu’ont leur a fait que pour ce que l’on a fait d’eux, l’expression chair humaine prend malheureusement tout sens.
Pendant des siècles ont leur a pris leur âme, leur dignité, leur rêve, leur famille. Pendant des siècles on ne les considérait que comme une vulgaire marchandise.
Alors, il est nécessaire de se souvenir de ceux qui ont été victimes de ces atrocités, de la barbarie la plus totale dans ce que l’homme fut capable de commettre de pire.
L’esclavage, c’est en plus de ces actes de souffrances abominables, une insulte à la pensée humaine, une négation des valeurs portées par notre pays, celui des droits de l’Homme, celui des Lumières, celui de la Liberté de l’Egalité et de la Fraternité.Cette journée est là pour nous rappeler l’atroce violence de la traite négrière de l’esclavage colonial, de ce crime contre l’humanité qui fut perpétré pendant des siècles. Nous sommes ici pour honorer la mémoire de ces centaines de milliers d’innocents pour que jamais nous n’oublions ce qu’ils ont été et ce qu’ils ont vécu.
Ce devoir de mémoire passe également par la transmission de cette partie de notre histoire aux générations futures. Pour qu’ils n’oublient pas et ne reproduisent pas les erreurs qui ont été effectuées.
Malheureusement, ce qu’il se passe ailleurs dans le Monde nous montre qu’il ne faut jamais baisser la garde contre les pourvoyeurs de ses pensées d’un autre temps.
Je pense à ces centaines de milliers de travailleurs précaires partout dans le monde victime de cadences de travail infernales.
Je pense à ces milliers de jeunes enfants forcés à travailler ne pouvant bénéficier d’un accès à l’éducation.
Je pense à ces minorités au Moyen-Orient qui se retrouvent réduits en esclavage à cause de criminels se revendiquant d’une religion qu’ils dévoient.
Beaucoup d’autres exemples pourraient encore être évoqués et nous montrer que l’esclavagisme, dans des formes nouvelles, continue insidieusement d’exister, le plus souvent au service de tyran et de dictateurs.
Et c’est aussi cela le sens de ces journées commémoratives. Il nous est tout aussi indispensable de nous rappeler de nos glorieux aînés qui se sont battus pour la France et pour nos libertés que de se souvenir des atrocités qui ont été commises le furent elles par notre pays et nos ancêtres.
Les historiens se chargent d’écrire cette histoire et nous avons le devoir de la transmettre aux générations futures.
Mais notre devoir, c’est également de lutter en permanence contre les injustices qui persistent ici en France et dans partout dans le monde et toutes nos commémorations sont là pour ça.