Journée nationale d'hommage aux "Morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie

Discours prononcé le 5 décembre 2022

Messieurs les portes-drapeaux,
Monsieur le conseiller départemental,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à tous les hommes et toutes les femmes qui ont péri, entre 1954 et 1962, pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

Près de 25 000 militaires français tués, jusqu’à 65 000 blessés et au moins autant de liens, de familles, de couples brisés et marqués à jamais. 60 ans après, nombreux sont ceux qui en portent encore les stigmates. Le temps ne nous a pas fait oublier.

Trop longtemps restée dans l’ombre de l’Histoire de nos deux pays, il est important de connaître tous les détails de cette guerre tant les exactions de part et d’autres ont été nombreuses, même après 1962. Donnons ainsi une voix aux non-dits qui ont continué de blesser nos nations voisines pendant des décennies jusqu’à aujourd’hui. Je pense évidemment aux milliers de Harkis qui ont donné leur vie pour notre pays et qui ont continué d’en payer les conséquences bien après la guerre, en Algérie et en France.

Combattants ou civils, Français ou Algériens, quelle que soit la nationalité de droit ou de cœur, tous se sont engagés corps et âme, tous ont souffert, tous ont pleuré, et, finalement, tous ont perdu.

C’est à nous et à notre jeunesse de rendre hommage à tous ces engagés, pour rappeler que leur courage n’a pas été vain. La paix d’aujourd’hui est un des fruits de la guerre d’hier, et nous devons entretenir cette paix chaque jour, qu’importe les sentiments discordants et les tensions futiles. Comprenons-nous, comprenons tous ceux qui ont souffert, puisque ce n’est qu’en nous écoutant que nous pouvons réellement nous entendre.

L’Etat a voulu que deux dates commémoratives rappellent cette tragique histoire. Peu importe la date, peu importe les raisons qui ont décidé de ces différents temps mémoriels, il ne nous appartient pas de refaire l’Histoire, encore moins de la réécrire. Seul compte notre devoir de mémoire.

Devoir de mémoire envers tout ces soldats, jeunes hommes, époux, pères, amis et fils, qui ont su trouver en eux le courage et la détermination pour affronter cette guerre qui ne disait pas son nom, et qui ont bien souvent continué de souffrir, longtemps après les accords d’Evian de mars 1962.
Devoir de mémoire envers tout ces anonymes qui se sont engagés pour leurs valeurs et celles de la France au mépris de la peur, des massacres et des tortures.

Un devoir de mémoire qui dépasse les clivages politiques, les frontières nationales et les affres du temps, car personne ne doit ignorer ces combats ni ceux qui les ont faits.

Un devoir de mémoire qui, finalement, est un devoir de paix. Le devoir de maintenir, préserver, chérir cette paix si durement gagnée. Pour cela, notre reconnaissance doit être éternelle pour ces soldats, ces femmes, ces enfants, morts afin que la paix demeure bien après eux, afin que ces deux côtés de la Méditerranée, laissés en 1962 irréconciliables, soient enfin réconciliés.

Vive Viry-Chatillon
Vive la République
Vive la France